Une toile est pour moi comme un voyage intime, un voyage intérieur auquel je vous invite tout au long de ce blog.
30 Juin 2011
Voilà ce que j'ai trouvé dans une rue de ma petite ville bretonne, surprenant ! Fallait oser...Je me demande qui c'est qui pète, qui c'est qui grogne ?
Plus sérieusement un article de Laurent Deschamps :
Les éleveurs de porcs bretons ont décidé de frapper un grand coup. Réunis sous l'égide du Comité régional porcin (CRP) de Bretagne, ils lancent le 13 juin une campagne de publicité visant à remédier à leur déficit d'image. Avec un slogan choc: "Il grogne, il pète, et pourtant grâce à lui vous mangez sain, sûr, bon et breton !".
Un message, plutôt décalé, que l'on pourra bientôt retrouver sur des affiches dans 400 communes de Bretagne. Outre le slogan, on y voit un jeune éleveur à lunettes, un certain David, posant à côté d'un petit porcelet, genre "Babe" (du nom du célèbre héros de la série cinématographique éponyme). Evidemment, le but de la démarche est de faire sourire : selon le communiqué de presse, "la campagne s'inspire avec humour des idées reçues sur le cochon pour interpeller l'opinion publique et donner une image sympathique des éleveurs de porcs". Mais, si la filière se lance dans une offensive sur le front de l'humour, c'est pour une raison autrement plus sérieuse: les éleveurs bretons sont en plein spleen et en ont assez d'être les mal-aimés de l'industrie agro-alimentaire. Le CRP pointe d'ailleurs dans son communiqué une tendance dans l'opinion publique qui dessert la filière : "Dans un contexte de défiance vis à vis de l'élevage de porcs, les éleveurs ont décidé de marquer les esprits en changeant de ton", explique-t-on.
Fibre écologique
Contacté, David Riou, celui qui incarne sur l'affiche l'éleveur breton "sympathique", et qui est lui-même éleveur de cochons dans le Finistère, donne plus de détails sur ce qui mine sa filière. "Cela fait plusieurs années que l'on est attaqués par les associations écologistes et que l'on passe pour des méchants", explique-t-il, avant d'ajouter : 'Les épandages de lisier, les nitrates dans l'eau, la crise des algues vertes : tous ces gros titres nous nuisent". "On a donc décidé de communiquer et d'inverser la tendance en montrant que nous ne sommes pas des pollueurs mais des professionnels qui savons respecter l'environnement." Car, outre leur humour potache, les éleveurs bretons possèdent la fibre écologiste, assure David Riou : "On a investi près d'un milliard d'euros pour la protection de l'environnement", assure-t-il.
Mais il y a aussi la question de la sécurité alimentaire qui pose problème. Si l'image de la filière porcine n'est pas directement concernée par les différentes crises qui sont survenues ces dernières années, elle les subit malgré tout: "Dès qu'il y a un problème dans une filière, comme récemment chez les maraîchers avec le cas du concombre espagnol et de la bactérie tueuse, ou chez les éleveurs bovins avec la vache folle, tout le monde est frappé de plein fouet", assure-t-il. Autre exemple : "Lorsque la grippe H1N1 a commencé à faire parler d'elle, on a d'abord montré du doigt le cochon mexicain. Ce fut un gros coup dur pour nous", raconte-t-il. D'où l'accent mis, dans le slogan de la campagne, sur le caractère "sain" et "sûr" du porc breton. Car, David Riou l'affirme, 95% de la production régionale est garantie sans farine animale, avec une traçabilité exemplaire assurée par des experts indépendants.
Reste à savoir si cette campagne va pouvoir "inverser la tendance", comme l'espèrent les membres du CRP. Car, malgré les efforts consentis pour protéger l'environnement, les algue vertes sont toujours là.
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