Une toile est pour moi comme un voyage intime, un voyage intérieur auquel je vous invite tout au long de ce blog.
14 Février 2014
Je profite de cette journée des amoureux pour vous mettre quelques dessins de monsieur Peynet.
A voir aussi ou à revoir l'article : Les fiancés d'un poète disparu... Peynet
et un extrait de l'article tiré du : "le dauphiné"
Ses dessins tendres comme du bon pain ont fait le tour du monde.
C’est pourtant pur hasard si les Amoureux ont jailli de la plume de Peynet. C’était en 1942, Raymond Peynet était assis sur un banc du Champ-de-Mars à Valence, face au kiosque à musique. Et là, l’éclair : “L’inspiration lui est soudain venue” raconte Annie. “, sa fille. Il a dessiné le petit violoniste et la jeune fille”. Max Favalelli les baptisera les Amoureux de Peynet. “Mon père avait toujours dans la poche un petit carnet à spirale, sa plume et de l’encre de Chine au grand dam de ma mère car il tachait ses vêtements” sourit sa fille. “Lorsque j’étais adolescente et que j’allais retrouver les copines, mon père me disait, prends sur toi un carnet et un crayon, c’était sa seule recommandation”.
Avec les Amoureux, c’est le succès : “lorsque j’étais jeune, des amies me demandaient parfois si je n’avais pas un foulard avec un dessin signé de mon père. C’est là que je me suis rendu compte de ce qu’ils représentaient” reconnaît aujourd’hui Annie.
Après avoir débuté dans les dessins de presse, Raymond Peynet exercera ses talents dans les décors de théâtre, les croquis de robe, les affiches. Pour ses poupées, il confie le tissage aux mains expertes de Lyon, une assurance qualité. Dans les années 30, il croque les scènes parisiennes, les tours de chant de Maurice Chevalier. La mode l’inspire et les défilés trouvent dans sa plume un illustrateur de talent : “Lacroix l’aimait beaucoup” se souvient Annie. Parmi ses amis, Dubout fidèle compagnon de toute une vie. Un de ses voisins parisiens, Georges Brassens, lui avoue s’être inspiré de ses dessins pour écrire les Amoureux des bancs publics…
La directrice de la revue Elle lui conseille un jour de revoir sa signature et de supprimer le “r” qui précède son patronyme. Avec cet argument massue : “lorsqu’on s’appelle Peynet, on ne met pas un vermicelle devant son nom”. Un conseil aussitôt suivi à la lettre. Amoureux par ci, Amoureux par là, des timbres aux cartes postales, ils ont donné une touche de bonheur simple à des lignées de faïences : “j’aime tous les dessins de mon père surtout quand il n’y a pas les Amoureux” surprend Annie. Ce qu’elle préfère, “ce sont ses petits croquis, le coup de crayon qui donne vie à un arbre, à une situation, un paysage. J’aime d’abord son graphisme”.
Et pourtant, ces Amoureux occupent une place himalayenne dans l’œuvre de Peynet : “en fait mes parents, les Amoureux, c’était eux” explique tendrement leur fille. “Mon père aurait donné ses dessins au premier venu” se souvient-elle “heureusement ma mère veillait. C’était un peu le cerbère de service”. Mais un cerbère au nom prédestiné, Denise Damour...
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