Une toile est pour moi comme un voyage intime, un voyage intérieur auquel je vous invite tout au long de ce blog.
17 Août 2011
Ce 15 août à la "Sainte Marie", c'était aussi, la fête des Cônes à Rimou, étrange tradition païenne et cérémonie religieuse qui perdurent depuis plusieurs siècles.
Selon la légende, au cours d’un orage d’une rare violence, une femme lâcha la pâte qu’elle pétrissait, s’agenouilla et pria la Vierge. L’orage cessa et la femme aperçut, tombés l’un sur l’autre, deux morceaux de pâte en forme de croix.
Depuis des siècles, chaque 15 août, jour de la fête de la Vierge, la tradition veut alors que l’on bénisse quelques 3500 petits pains. Les Rimois les appellent les cônes en parler du pays, « parce qu’ils ressemblent à deux paires de cornes croisées ». On les emporte chez soi pour se protéger de la foudre. Fête traditionnelle, où croyances païennes et religion chrétienne se mêlent intimement, la Fête des Cônes est aujourd’hui la fête communale annuelle de Rimou. Des milliers de visiteurs viennent pour participer à la messe et assister à la bénédiction des Cônes ainsi qu’à la procession à la grotte de la Vierge. Après la cérémonie religieuse, la journée est dédiée aux festivités.
Mais c'est aussi, à cette occasion, au moment de la célébration de la messe, que la confrérie des Cônards élit ses entrants à la place des sortants.
Voici un extrait du livre : De la vie à la mort, tome premier, de Adolphe Orain, maison d'édition : J.Maisonneuve, Paris 1897
Depuis bien des siècles, il existe dans la commune de Rimou la confrérie des Cornes, dont la fête est célébrée le jour de l’assemblée de l’endroit.
Pour être membre de ladite confrérie ou cornard (on prononce cônard), on paie deux sous seulement, moyennant lesquels chaque souscripteur a droit à sa quote-part des 52 messes qui sont dites chaque année à Rimou à l’intention desdits cônards, et en plus à une corne d’un petit pain à quatre cornes. Quand on est un membre sérieux, on ne laisse pas le bedeau vous détacher une corne du pain ; on paie 30 centimes de supplément pour l’avoir tout entier. Ce pain passe pour se conserver indéfiniment sans moisir ni se putréfier, mais non pas sans durcir.
Un jour un curé de Rimou voulut supprimer la confrérie, mais immédiatement les fabriciens démissionnèrent, et il ne put en trouver d’autres : il fallut bien mettre les pouces et céder ! Du reste les cornes étant offertes gracieusement par les fabriciens, c’est un assez joli bénéfice pour le clergé de la pa roisse, car les habitants des communes voisines se font également inscrire comme cônards.
La confrérie comprend 12 à 1500 adeptes.
Il y a environ cent ans, on négligea une année de faire la distribution du pain, et il survint un orage épouvantable qui ravagea toutes les récoltes de la paroisse. Les Rimois supposèrent que c’était une punition du ciel en raison de la suppression des cornes, et ils s’empressèrent de rétablir la confrérie.
Voilà pour garder votre maison à l'abri de la foudre et de l'orage venez chercher votre petit cônes à Rimou au 15 août.
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