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Le blog de GUYLENE ROBERT DELISLE

Une toile est pour moi comme un voyage intime, un voyage intérieur auquel je vous invite tout au long de ce blog.

Le blog de GUYLENE ROBERT DELISLE

jacqueline Dunand

Hommage à jacqueline Dunand

 

Merci à Michel Guéret, ami de jacqueline Dunand, qui m'a gentiment envoyé un catalogue, avec un texte et des reproductions des oeuvres du peintre, que je vous présente ici...

 

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Texte de :

-CHRISTINE DESMOULIN-


JACQUELINE DUNAND

- LES PRISONS -

 

Tandis que le débat sur l'art contemporain s'entâche de querelles de tendances, d'effets de mode, voire d'une culture morose de la quotidienneté, l'oeuvre de jacqueline Dunand - indifférente à ces engouements précaires - affirme sa force dans la solitude.

 

D'elle, on a envie de dire qu'elle est artiste, qu'elle l'est sans restriction, car sa démarche est dominée par des préocupations d'ordre spirituel tout autant qu'esthétique. Les nécéssités philosophiques et plastiques coïncident et orientent son oeuvre.

Dunand oppose la concentration de l'ordre intime, celle là même qui, attentive aux passions, place l'être devant ses aspirations.

Son oeuvre procéde par recherches et variations sur un théme obsédant dont elle renouvelle l'éxécution et la portée.

Dans les premiéres peintures, la femme presque esquissée est diaphane, évanescente. Prisonnière du décor, de la matiére, du cadre du tableau, elle oublie d'exister, semble passive. La lumière cependant, un regard, l'abandon d'une main dénotent l'intuition d'un au - delà, le pressentiment de l'enfermement.

 

Les femmes de Jacqueline Dunand sont aussi ses messagéres, elles expriment, la capacité fondamentales de l'être humain à progresser dans l'ordre de la vie morale, à entrer en connivence avec l'univers entier, à multiplier l'ordre des choses. Chez ces êtres en mutation, la prise de conscience du systéme culturel comme prison symbolique permet de s'en détacher et de repousser inlassablement les limites du connu

 

A mesure que s'élabore dans son oeuvre et à travers elle cette vision dramatique d'un monde meilleur, Jacqueline Dunand s'affranchit du cadre et pousse à l'extrème toutes les ressources de la technique.

 

Elle entaille le bois servant de support à ses tableaux et approche la sculpture - une autre dimension - pour exprimer l'incessante coexistence de l'angoisse et de l'espoir, de la douleur et de la paix qui ponctue les grands élans mystiques. L e décor n'e'xiste plus en tant que tel, les personnages se fondent dans la matiére, en acceptant l'enjeu.

 

Dans les tentatives pour écarter la gangne, repousser les bandelettes et se débarasser des oripeaux de l'âme, les femmes - image d'un même archétype - se rencontrent, s'interpellent et s'entraident, exprimant les états successifs de l'évolution de l'Etre.

Si l'oeuvre dans sa globalité est le récit monochrome d'un amour toujours offert et l'expression d'une tension vitale essentielle, la transparence des camaïeux, l'élan vers la lumière et le théme de la purification ( celle du hammam par exemple) lui servent de fil conducteur.

 

Lieux de naissance et de renaissance, ces tableaux découpés, déchiquetés, cloués portent les stigmates de notre condition. Ils sont un vibrant appel lancé par delà le temps, les croyances et les rites, aux générations à venir. Ils font songer à des fresques retrouvées dans plusieurs millénaires par d'éminents archéologues et livrées à leurs interprétations. Figés par les siécles, ensevelis sous leurs propres vestiges, ils en disent long sur nos strates affectives, nos sarcophages, nos luttes solitaires et voilées.

 

Par l'alchimie de l' oeuvre, la cage devient plus fragile, l'épanouissement succéde à l'enfermement, le goût de l'action à la simple constatation.

Pour décliner le verbe faire, Jacqueline Dunand multiplie les explorations. Elle sollicite d'autres techniques. Lorsqu'elle peint sur des fragments de pierre, la couleur ambrée évoque infailliblement le sol intact d'une Terre Promise que l'on aurait pu croire perdue. Puissante parce que personnelle, cette oeuvre s'impose comme une authentique profession de foi.

 

 

Christine DESMOULIN


PARIS. SEPTEMBRE 1988

 

 

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Je suis toujours très sensible à la peinture de Jacqueline, et je peux dire qu'elle a inspirée quelques unes de mes oeuvres.

Si vous avez quelques autres documents et informations sur ce peintre, contactez moi, cela me fera plaisir.







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